Bataille se représente en personnage de mystique ou de martyr, sorte de théâtralisation de l'écrivain[370]. Bataille réplique en attaquant violemment Breton avec un article, « Le Lion châtré », paru dans un brûlot collectif intitulé Un Cadavre (1930), dans lequel Bataille traite Breton de « vieille vessie religieuse »[note 55], l'idée du « lion châtré » étant de présenter Breton comme un « futur mort », le « mort en puissance » qu’il est. [...] Manet, en bon magicien, s'est servi de la récusation sexuelle fondamentale pour vous la montrer [...] C'est ça le point qui me paraît important, que Bataille a vu. Dans le no 3 de la revue Documents, entièrement consacré à un hommage à Picasso, en 1930, Bataille évoque le culte mithriaque dans son article « Soleil pourri ». « Tout se passe en somme comme si l'on s'inspirait de l'exemple de Georges Bataille pour mieux se passer de lui. Bien que pour Sartre, ses prétentions philosophiques se bornent à un mysticisme athée : « M. Bataille survit à la mort de Dieu[309] ». » Bataille propose une interprétation de la société comme « être composite dont chaque partie est égale au tout ». Sinon il faut que nous cessions de nous dire sociologues afin de dissiper tout malentendu[150]. ». Bataille a vingt-deux ans lorsqu'il tombe amoureux de Marie Delteil, fille de Jules Delteil, médecin de sa mère, et dont il va demander la main. « L'effort désespéré de Bataille consista à restituer à ce besoin un sacré au moins aussi grand et aussi séduisant et qui ne trichât pas (qui n'eût pas pour fins d'assrvir et terrifier)[351]. Union de lutte des intellectuels révolutionnaires est signé à la fois par Bataille et André Breton[note 10], avant la rupture entre les deux hommes. Toutefois, il semble qu'il y ait désaccord des biographes sur la date du baptême de Georges Bataille. Ce pamphlet est d'un extrême violence selon Maurice Nadeau : « Ils vont jusqu'à enterrer le surréalisme[389]. D'où une certaine confusion : « La non participation de Roger Caillois ne fait plus de doute aujourd'hui. En novembre 1935 alors que la parution de La Critique sociale a cessé l'année précédente, et que Bataille vient d'écrire Le Bleu du ciel, il fonde le mouvement « Contre-Attaque » qu'il dirige avec André Breton, avec lequel il s'est provisoirement réconcilié. Sa référence la plus évidente à Bataille se trouve dans la reprise du titre Ma Mère : elle publie en 1994 My Mother, Démonology ?, avec un recours très fréquent à la scatologie et à l'obscénité, dont il paraît impossible de donner un résumé conventionnel, puisque même la présentation en quatrième de couverture ne reflète pas le contenu. « En 1935, la tuberculose était en elle assez forte pour qu'il ne fût pas déjà trop tard (pour que rien ne pût empêcher son progrès). Plus tard, dans Histoire de l'œil, il consacre un chapitre à cet épisode sanglant intitulé : L'œil de Granero[32]. » Bataille, en tant que penseur, s'inscrit dans un espace à cinq pôles. Comme la mystique, la débauche le met à nu, « la plus tourmentée, la plus grimaçante - la plus bouleversée, aussi - des images qu'il va donner de Dieu, « Sur ce point, la position de Bataille est d'abord celle que rappelle Michel Surya : il s'agit dans une conjoncture idéologique déterminée, d'arracher Nietzsche aux fascistes, de dénoncer le plus violemment qu'il est possible l'imposture que représente la récupération de Nietzsche par les idéologues nazis. Cependant c'est encore avec Blanchot que Bataille s’engage dans un nouveau projet en 1944. L'hostilité mutuelle entre les deux hommes se serait manifestée dès leur première rencontre, à la brasserie Lipp, bien avant que Bataille n'ait songé à écrire sur Genet[279]. Mais sa présence dans les arènes, initiée en Espagne en 1922, ne reprend qu'à partir de 1950, date à laquelle il est muté à Carpentras. Et quelques confidences qui aient été faites ici ou là, nul n'a vraiment contrevenu à ce vœu. « la chose eût sans doute fait sourire Bataille, « Il semble que l'on soit quand même encore plus nombreux à l'étudier qu'à le lire, « quantité de gloses que les essais, poésies et récits de Bataille ne cessent de sécréter », « Ils vont jusqu'à enterrer le surréalisme, « [...] les idées matérialistes de Georges Bataille, mais aussi, en général tout le vieux matérialisme que ce monsieur prétend sénilement rajeunir en s'appuyant gratuitement sur la psychologie moderne, « D'autant qu'on en revient. Selon Laurence Bataille, le personnage d'Édith dans Le Bleu du ciel est sans aucun doute celui de la femme de Bataille[57]. Cela fait maintenant deux ans qu'il est atteint de tuberculose pulmonaire. Et selon Jean Cassou qui laisse éclater sa rage, c’est en Espagne qu’a commencé la tragédie européenne[218]. L'importance de la bibliographie le concernant donne une idée du nombre d'universitaires, d'exégètes, de penseurs et écrivains qui se sont penchés sur son œuvre - « la chose eût sans doute fait sourire Bataille[383]. À cette époque, la revue de Sartre, Les Temps modernes, est prédominante dans les milieux intellectuels, car elle défend la « littérature engagée », avec des plumes prestigieuses. Faible littérairement autant que confus [...] il ne témoigne que de l'embarras et de la hargne où Bataille continue de jeter un certain nombre de ses contemporains [...] »[191] Selon lui, il s'agit « d'un certain nombre de seconds couteaux surréalistes, aujourd'hui pour la plupart oubliés (si oubliés qu'on ignore en réalité quels liens unissaient ce second front à la plupart des chefs historiques exilés aux États-Unis) »[190]. Son titre « Jean-Paul Sartre et l'impossible révolte de Jean Genet », le suggère, elle a été provoquée au moins autant par Genet que par la publication la même année, dans le tome I des Œuvres complètes de Genet, du fameux Saint Genet [...] de Sartre[269]. Dans Ma Mère (inachevé), qui est une sorte de prolongement de Madame Edwarda, le thème de l'érotisme maternel et incestueux est encore évoqué : « Étais-je même amoureux de ma mère ? Leiris fera un signe de croix à peine esquissé, mais Bataille reste ferme sur ses positions agnostiques, et quand il est interrogé sur la possibilité d'une cérémonie religieuse, affirme que « si jamais on poussait l'audace jusqu'à célébrer une messe, il tirerait sur le prêtre à l'autel[179] ! Dans l'esprit de Bataille, la mort du père revient, par un cheminement de pensée complexe, à « la mort d'un dieu ». Chestov était un émigré socialiste et je m'éloignai de lui, mais je lui garde une grande reconnaissance, ce qu'il sut me dire de Platon était ce que j'avais besoin d'entendre[35]. Si Bataille se refuse avec une telle énergie à l'appellation de « philosophe » que lui donne Roger Caillois, s'il tient plutôt à être nommé « intellectuel », c'est parce qu'il est d'abord écrivain. Mais il s’insurge contre la plate protestation morale, inefficace avant guerre, inefficace aujourd'hui. Il s'agit notamment d'une nouvelle W.C., texte « violemment opposé à toute dignité »[49] dont il prétend avoir brûlé le manuscrit, mais dont Michel Leiris estime qu'il l'a réutilisé sous d'autres formes, dans une des multiples versions du Bleu du ciel[50], et qu'il l'a également en partie re-publié en 1945, dans Dirty[50]. Les premières critiques négatives de l'œuvre de Bataille commencent avec les querelles entre les surréalistes et les « excommuniés » d'André Breton qui, dans le Second manifeste du surréalisme malmène pratiquement tous ses « excommuniés ». Il se scandalisa de mon aversion outrée pour les études philosophiques et je l'écoutai docilement lorsqu'il me guida avec beaucoup de sens dans la lecture de Platon. Mais les surréalistes comptent alors plusieurs chapelles qui ne trouvent pas toutes à s'exprimer[47]. modifier - modifier le code - modifier Wikidata. Ce détail a son importance. « On affirme sous une grande quantité d’angles que certaines fonctions de la conscience, certaines activités contradictoires peuvent être réunies et tenues par le même individu sans nuire à la vérité pratique et saine que les collectivités humaines s’efforcent d’atteindre. Il écrit : « Ma recherche eut un objet double : le sacré, puis l'extase, », et deux ans plus tard il précise que les « états mystiques lui restent fermés[18] ». Marina Galletti ajoute dans une note que ce mémoire « révèle également les noms des [159] ». Seule l'expérience mène l'être à la limite, dans l'abîme de ses possibilités, le précipitant vers un point où le possible est en fait l'impossible-même, ouvrant chaque fois sur Dieu[319]. Mais Bataille reste sur sa difficile position, à savoir : il est convaincu que le fascisme a réussi à se hisser à une vérité de parade. ». Tout en utilisant les armes de l’érudition traditionnelle, la revue tend à produire une contre-histoire de l’art[67], et se présente comme un véritable défi à la critique d'art traditionnelle et à l'ethnographie, dont elle utilise pourtant les méthodes, avec la collaboration de plusieurs ethnographes et anthropologues. Georges étudie au lycée de Reims jusqu'en classe de première, il poursuit ensuite au collège d'Épernay où il est pensionnaire à sa demande, il y obtient son premier baccalauréat en 1914[12]. » On a fini par convaincre Bataille que ces scènes n'avaient pas pu avoir lieu à la cave comme il le raconte, puisque son père était paralysé, mais il reste sans doute possible que certains gestes du père aient pu paraître obscènes à l'enfant[10]. Cette analyse dure un an, Bataille la déclare peu orthodoxe, mais néanmoins bienfaisante. »[1] Ainsi, sa vie et son œuvre se confondent, mêlant mysticisme et érotisme. Embrasez votre étincelle avec Magic: Legends en Bêta Ouverte dès le 23 mars sur PC Premier aperçu de la construction de deck sur l’A-RPG basé sur Magic: The Gathering Amsterdam, Pays-Bas. Sylvia Bataille et son compagnon (futur mari) Jacques Lacan[note 26], pour lesquels Bataille a réservé à quelques pas de chez lui, une grande maison sur la place de la basilique, devaient les y rejoindre, ce qui ne se fit pas. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Dès mars 1949, Bataille écrit à Albert Camus pour lui dire qu'il souhaite rassembler les articles qu'il a publiés sur lui dans Critique, sous le titre Albert Camus : moralité et politique. Blanchot est par ailleurs le premier à écrire un compte rendu de L'Expérience intérieure en 1943[note 30]. L'influence du christianisme sur sa pensée n'est pas simple à interpréter. Pouvait-on admettre au, « ... l'élégance sobre, l'élégance dépouillée de Manet atteignit vite la rectitude, non seulement dans l'indifférence, mais dans la sûreté “active” avec laquelle elle sut exprimer l'indifférence, « Manet a mis l'image de l'homme au niveau de celle de la rose ou de la brioche, « on sent néanmoins que quelque chose, déjà, gêne Bataille chez Genet. », Jusque dans les années 1950, Bataille, que Sichère qualifie de « libertaire », a balancé autour de cette formule « Nietzsche ou le communisme » affirmant que la position de Nietzsche est la seule en dehors du communisme[355],[356]. 3- Une communauté élective distincte de la communauté de sang, de sol et d'intérêts. Toutefois, dans un court entretien radiophonique du 10 juillet 1954, il fait cette déclaration qui contredit la première : « Je préfère dire que je suis un philosophe heureux[304]. D'où son éreintage du récit de l'exécution d'Harcamone (fin de Miracle de la rose) où juge, bourreau et aumônier, transformés en nains, entrent dans le cœur du héros et y découvrent, fleur monstrueuse de taille et de beauté, la Rose Mystique (nom de la Vierge dans les litanies). L'imbrication des trois communautés n'est pas claire, et Michel Surya insiste sur la part d'inconnu sur laquelle repose la légende d'Acéphale : « Acéphale [...] appartient à la légende bataillienne. Ce qui laisse supposer que les parents de Georges l'auraient fait baptiser un peu avant l'âge de un an, alors qu'ils étaient irréligieux ou indifférents à la religion. Bataille confie : « Ce dont je suis le plus fier, c'est d'avoir brouillé les cartes [...], c'est-à-dire d'avoir associé la façon de rire la plus turbulente et la plus choquante, la plus scandaleuse, avec l'esprit religieux le plus profond. Le premier comprend Queneau, Leiris, Fardoulis-Lagrange, le deuxième Pierre Prévost, Xavier de Lignac, Petitot.