S'il est courtois et chevaleresque, il reste aussi héroïque et épique. Dietrich de Bern s'interpose dans la discussion entre Hagen et Kriemhild. Ici, peut être la difficulté de concilier plusieurs traditions orales a-t-elle amené l'auteur à commettre une erreur logique. C'est la promesse faite après le vol du trésor de Siegfried, à l'aventure XX. Sans doute sa nature sanguinaire se heurtait-elle trop brusquement au style plus sensible de l'époque. Il désigne donc « ceux qui vivent dans les brouillards Â»[32]. La dernière partie du récit évoque la sanglante vengeance de Kriemhild et la chute des Burgondes. Nibelungenlied Pour les articles homonymes, voir L'Anneau des Nibelungen . XXIV (1422 à 1505) : les messagers partent pour Worms où ils transmettent l'invitation. Les héros du Nibelungenlied sont des guerriers germaniques qui s'affirment face ou avec le Destin, jamais ils n'évoquent un dessein divin à accomplir ou n'exigent de Dieu l'approbation de leurs actes[71]. Siegfried offre alors de prendre le commandement des armées de Gunther, qui partent en Saxe. Ainsi donne-t-on à l'enfant un nom jouant sur la répétition d'un élément. Elle est donc étonnée que sa belle-sœur soit abandonnée à si mauvais parti. Depuis 2014, Gilles Vigneault lie conversation avec le public à l’occasion d’une soirée intimiste — une formule qui tient autant de la rencontre que du récital — où « Parole et Musiques » contribuent à nourrir cet échange. Puis, Kriemhild est reprise pas le désir de se venger : « C'est, je pense, le Malin, ce méchant, qui conseilla à Kriemhild de rompre l'amitié promise à Gunther Â» (1394). Les troupes allemandes, en 1917, se retrancheront ainsi derrière la Ligne Siegfried qui n'est pas sans rappeler la tranchée creusée par le héros afin de vaincre le dragon. ». Hagen l'identifie et raconte ses exploits au roi, particulièrement son combat contre les Nibelungen Schilbung et Nibelung, puis contre les guerriers Nibelungen et contre le nain Albéric ; il lui prend la cape qui rend invisible et qui décuple les forces.Arrivé devant Gunther, Siegfried fait une déclaration provocante, et une joute verbale a lieu entre lui et les proches de Hagen ; mais Gernot réussit à les calmer et Siegfried est admis à la cour. Il faudrait donc plutôt poser cette question : où le poète de la Chanson des Nibelungen a-t-il localisé le meurtre de Sigfrid ? Il s'agit là d'un motif indo-européen. L'omniprésence du Destin et l'éthique germanique, Auf setzte sie dem Berner ein Rosenkränzelein ein Halsen und ein Küssen musst auch bereit ihm sein. La Chanson des Nibelungen est la version originale germanique d'une légende également attestée en Scandinavie par des contes danois ou islandais. La reine amène alors la tête tranchée de Gunther, Hagen déclare que seul Dieu et lui savent désormais où se trouve l'or du Rhin, et que jamais la reine ne l'obtiendrait. Or à ce que nous avons entendu dire, là-bas aussi, au bord du Rhin, chez le puissant Gunther, la belle Brunhild avait mis au monde un fils au pays des Burgondes. Pour autant, il a pu en être différemment dans des versions antérieures du chant. Régis Boyer, Le Sacré chez les anciens scandinaves, in, Julius Reinhard Dieterich, Wo Sifrit erslagen wart, in, Das Nibelungenlied, Paralleldruck der Handschriften A, B und C nebst Lesarten der übrigen Handschriften, Srpskohrvatski / српскохрватски, poignardée dans le dos par les révolutionnaires, Les Nibelungen : La vengeance de Kriemhild, Beschreibung der Nibelungen-Handschrift C, De Charlemagne à Luther : La littérature allemande médiévale, Fichier d’autorité international virtuel, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Chanson_des_Nibelungen&oldid=178779258, Œuvre littéraire médiévale germanique, Œuvre littéraire médiévale en allemand, Œuvre littéraire se déroulant dans l'Antiquité, Article contenant un appel à traduction en allemand, Catégorie Commons avec lien local différent sur Wikidata, Article de Wikipédia avec notice d'autorité, Portail:Mythologie nordique/Articles liés, Portail:Mythes et légendes/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence, le personnage d'Attila, mort le jour de ses noces avec la princesse burgonde, Manuscrit B : il est contenu parmi d'autres œuvres dans le. 02.38.75.85.45. Pour autant, le fait qu'il ne fut imité que plusieurs décennies après sa parution, avec la Chanson de Gudrun, semble indiquer un intérêt modéré pour le style écrit, qui peut s’expliquer par une forte tradition orale à l'époque[52]. Les deux premières sont composées de onze aventures chacune, la troisième de dix-sept. Cette structure rappelle celle des canso dont deux parties sont symétriques, la troisième plus longue concluant le chant. Durant la nuit des noces, tandis que tout se passe très bien entre Siegfried et Kriemhild (629-630), Brünhild se refuse effectivement à Gunther, et, comme il devient un peu trop exigeant, elle le ligote, puis le suspend à un crochet. Cette question a été l'objet d'un débat entre philologues. Après la suppression de cet épisode, peut être afin de ne plus laisser aucun trait mythique au récit, il n'en serait plus resté que des traces, incompréhensibles voire contradictoire en l'état[82]. Celle-ci incite des chevaliers huns à les attaquer, mais ils s'en tiennent à un échange verbal. Dans ces mythologies, l'or est plus particulièrement associé à l'eau, il est en effet issu des paillettes transportées par les rivières. Lors de la dernière aventure, Kriemhild se lamente sur le sort de son premier époux, qui n'est nul autre que le faucon de son rêve, assassiné par les deux rois. Siegmund s'en retourne alors en Néerlande avec les guerriers Nibelungen venus à Worms ; il s'occupera de l'enfant Gunther. Il soumet le nain Alberich qui, chargé de garder le trésor de son maître, le reconnaît alors à sa force[Note 4]. En conséquence, de nombreuses municipalités des environs revendiquent sur leur territoire le lieu historique où Siegfried aurait été tué par Hagen, et ont fait construire leur propre « source de Siegfried Â». Il y séjourne une année, suscitant l'admiration de nombreuses dames, mais sans voir Kriemhild, qui elle, l'observe parfois de sa fenêtre. Enfin, lorsque Kriemhild raconte s'être fait battre par son mari (894), sans véritablement s'en plaindre mais plutôt l'en remercier, c'est la réalité de l'époque qui transparaît[74]. Cela semble peu probable : il n'y a guère de commun que ces noms entre les récits des chroniqueurs et l'épopée du XIIIe siècle. Partagé entre son honneur et l'amitié qu'il porte aux Burgondes, Ruedeger se résout à les combattre. La réflexion de Siegfried lors de son combat pour neutraliser Brunhild résume le statut de la femme à cette époque : « 673. Dietrich les combat alors successivement et les ligote. Les Nibelungen présents sont tous massacrés. Cette forme tout à fait originale a ensuite été appelée Nibelungenstrophe. Kriemhild peine à trouver des partisans afin de se venger malgré une généreuse récompense. Les comptines chantées sont souvent utilisées pour endormir bébé et les tout petits. XXX À l'approche du soir, Hagen et Volker ressentent l'animosité des hommes de Kriemhild. La vengeance de Kriemhild est en réalité celle impossible d'une femme dans la société misogyne de l'époque : juridiquement, elle n'avait pas la capacité à exercer la vengeance, pourtant droit sacré dans la société féodale. Pour autant, au XIIIe siècle, il ne s'agit plus que d'une pratique littéraire dont Nibelungenlied est un témoignage[57] : 716. Ainsi meurent tous les Nibelungen. Un tel contraste entre comportements barbares et successivement raffinés apparaît d'ailleurs dans une grande partie de la littérature germanique et scandinave du Bas Moyen Âge, mais également dans les mœurs véritables de cet âge. Le christianisme n'a été rajouté au conte que postérieurement, et ne joue qu'un rôle en réalité secondaire. La date de rédaction de ce texte coïncide avec le plein essor de la littérature du moyen-haut-allemand (1180-1210), influencée par la mode courtoise en provenance du Nord de la France et des domaines normands et anglais[59]. Cette influence apparaît dans les évocations de Dieu ou les rituels religieux telles que la messe funéraire et les prières données en l'honneur de Siegfried, lors de son enterrement[70]. Quelles localités avait-il précisément en tête lorsqu'il écrivit la seizième aventure "Comment Sifrit fut mis à mort". Et là, au château de Nibelung... dans la marche de Norvège, ils trouvèrent le preux Â» (XII, 739). La dernière modification de cette page a été faite le 14 janvier 2021 à 09:51. XXXIV : les Nibelungen massacrent les Huns puis les jettent hors de la salle dans un horrible charnier. Le Nibelungenlied servira par la suite de terreau mythologique au National-socialisme. À ce titre, le Nibelungenlied devient le premier exemple de la poésie héroïque à être inscrit au patrimoine mondial[21]. Il s'ensuit une bataille entre les Huns et les hommes d'armes de Dancwart. L'entrée de Kriemhild à la fête donnée pour son mariage en est un exemple soigneusement composé, durant lequel l'étiquette et les codes de la cour sont mis en scène, les chevaliers lourdement armés célébrés[60]. Le texte donne fréquemment des annonces de ce qui va arriver : dès l'aventure I, le lecteur sait que Kriemhild se mariera et que son époux sera tué. « Les peuplades germaniques, mêlées aux Celtes, fixées vers le VIe siècle entre le Rhin et la Vistule, la Baltique et le Danube, ne nous ont rien transmis des chants guerriers ou cérémoniels, des hymnes religieux ou héroïques dont les historiens latins ont attesté l'existence. On se demande si le personnage épique de « Maître Konrad Â» se réfère vraiment à l’auteur d’une des sources datées de l’époque de Pilgrim. XV (877 à 915) : conformément au plan des conjurés, de prétendus messagers de Ludeger viennent déclarer la guerre à Gunther. Certaines tendent à lui attribuer un message moral ou philosophique, une unité sensée dans la narration. Le contenu de la Chanson des Nibelungen, en substance, nous a été transmis par bien d'autres sources, certaines islandaises telles la Völsunga saga et les Eddas, d'autres danoises et scandinaves en général. Princesse islandaise d'une remarquable beauté, elle est aussi dotée d'une force prodigieuse avant son mariage : elle lance sans difficulté un javelot que « trois hommes ... avaient peine à porter Â» (440). Au contraire : elle s'explique par le fait que l'invincible armée allemande a été, tel Siegfried, poignardée dans le dos par les révolutionnaires[100]. Après la redécouverte de la chanson au XVIIIe siècle, et malgré sa traduction, le succès n'est toujours pas au rendez-vous. En fin de compte, Hagen met le trésor dans le Rhin à Lorsch, seul à connaître le lieu d'immersion. 718. Cette structure est encore plus marquée dans certains manuscrits dont le nombre de strophes a été calculé afin de respecter la proportion 4-4-6 du sonnet[46].